Actualités Consommation

               

 

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Heures creuses/Tempo

Le 20/02/2024

Les options heures creuses et Tempo d’EDF valent-elles encore le coup ?

Ces deux options du tarif réglementé d’électricité ont pour point commun d’inciter les particuliers, par des prix du kWh attractifs, à décaler le maximum de leurs consommations d’électricité au moment où le réseau est le moins en tension. La nouvelle grille tarifaire, entrée en vigueur le 1er février, a écorné leur compétitivité. À quel point ?

 

C’est l’une des mauvaises nouvelles de ce début d’année. Malgré la détente des prix de l’électricité sur le marché de gros ces derniers mois après la flambée historique de 2022, le prix du kWh augmente. En cause : le grand retour de l’accise de l’électricité (ex-TICFE). En 2021, en pleine envolée des prix de l’électricité, cette taxe était passée de 32 € le MWh à 1 € pour les particuliers. Mais puisque le marché s’est assagi, le gouvernement a annoncé dès fin 2023 sa volonté de récupérer une partie de ce manque à gagner. « Pour 97 % des ménages français, l’augmentation sera sous les 10 % », promettait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, au JT de TF1 le 21 janvier.

Au 1er février, cette taxe est ainsi passée à 21 € le MWh, augmentant de facto les factures d’électricité. EDF a mis à jour la grille tarifaire de ses offres au tarif réglementé. Le fameux Tarif bleu, dont le prix est fixé par les pouvoirs publics sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et qui sert de point de repère pour comparer les offres des autres fournisseurs.

 

Des options plus perdantes que d’autres

En option de base, dans laquelle le prix du kWh ne varie jamais, il passe de 22,76 cts d’euro à 25,16 cts. En option heures pleines/heures creuses (HP/HC), les prix grimpent de 24,60 cts d’euro à 27 cts pour les heures pleines et de 18,28 cts d’euro à 20,68 cts pour les heures creuses. Si on ne se focalise que sur les prix bruts du kWh (1), les hausses paraissent plus importantes que celles annoncées par Bruno Le Maire… « Les fourchettes données par le ministre de l’Économie portaient sur l’ensemble de la facture d’électricité, rappelle-t-on à EDF. D’autres composantes rentrent alors dans le calcul. Le tarif de l’abonnement, la puissance souscrite, la consommation annuelle du ménage... »

L’énergéticien assure que les nouveaux tarifs correspondent bien aux hausses annoncées par Bruno Le Maire. Pour les clients résidentiels au Tarif bleu, toutes options confondues, l’augmentation moyenne de la facture est de 9,5 % TTC. Soit une hausse moyenne de 113 € TTC par an. « Puisque l’accise est un montant fixe appliqué uniformément aux tarifs, plus ces derniers étaient bas et plus la hausse est marquée en pourcentage », précise Nicolas Goldberg, responsable du pôle énergie du think tank Terra Nova. Voilà pourquoi la hausse est moins forte en option de base : 8,6 % TTC en moyenne.

On grimpe à 9,8 % TTC en option heures pleines/heures creuses. Et c’est plus encore pour Tempo. C’est la troisième option du tarif réglementé. Elle reprend la distinction heures pleines/heures creuses, mais découpe en plus l’année en trois catégories. 300 jours bleus, caractérisés par des prix du kWh très bas, 43 jours blancs, au cours desquels les tarifs grimpent tout en restant compétitifs par rapport aux options de base ou HP/HC. Et puis 22 jours rouges, placés entre le 1er novembre et le 31 mars. Ils correspondent aux jours de plus fortes tensions sur le réseau. Les prix deviennent alors exorbitants en heures pleines (75,76 cts d’euro). Avec cette nouvelle grille tarifaire, la hausse moyenne sur les factures d’électricité pour les clients Tempo est de 14 % TTC en moyenne, indique EDF. Les voilà en partie, les 3 % de Français évoqués par Bruno Le Maire le 21 janvier.

 

Heures creuses et Tempo encore compétitives

Est-ce à dire que les options HP/HC et Tempo ne valent plus le coup ? Julien Gorintin, directeur innovation de Lite, entreprise qui accompagne les particuliers dans le choix de leur contrat d’électricité, relativise. Une grande partie des Français peuvent toujours y trouver leur compte, à condition de reporter en heures creuses les consommations électriques qui peuvent l’être (chauffe-eau, machine à laver, recharge de la voiture électrique, etc.). Le seuil de rentabilité de l’option HP/HC est de 33 % pour un ménage qui consomme 6 000 kWh par an et pour une puissance souscrite de 6 kVA (2). En clair : il faut être en mesure de placer autant de sa consommation annuelle en heures creuses pour que cette option soit plus rentable que celle de base. « Un taux facilement atteignable, quel que soit le profil du ménage, assure Julien Gorintin. Il y a deux ans, le seuil était bien plus autour de 50 %. » Même constat pour Tempo : « Cette option était tombée en désuétude, peu mise en avant par EDF car plus compliquée à expliquer aux particuliers et plus difficilement comparable avec les autres offres. Mais depuis quelques années, l’évolution des tarifs la rend très intéressante, tant les prix sont bas en jours bleus. » Cela commence visiblement à se savoir : avec 500 000 abonnés fin 2023, l’option en compte 300 000 de plus qu’un an plus tôt.

 

Mauvais signal ?

Tout de même, cette hausse de l’accise a pour effet d’écorner la compétitivité des options HP/HC et Tempo par rapport à celle de base. Et cela le sera plus encore dans un an, alors que Bruno Le Maire a annoncé vouloir porter cette taxe au niveau d’avant-crise. Soit 32 € le MWh. « Comme signal, ce n’est pas top », estime Nicolas Goldberg, qui renvoie aux enjeux de la transition énergétique en cours. Elle se traduira en effet par une augmentation de la consommation française d’électricité et l’essor, dans notre mix électrique, des énergies renouvelables dont la disponibilité est plus fluctuante. « Dans ce contexte, il y aura un intérêt croissant à rendre le plus possible flexibles nos consommations électriques pour passer les pointes, reprend-il. Or, c’est ce que permettent l’option heures pleines/heures creuses et plus encore Tempo, bien trop peu encore mise en avant en France. » À terme, EDF vise 5 millions d’abonnés à son offre Tempo. Depuis le 1er juillet, les fournisseurs disposant d’un portefeuille de plus de 200 000 clients doivent aussi proposer « une offre à tarification dynamique » sur le même principe que Tempo. « Ils ne l’ont pas tous fait encore et ceux qui s’y sont pliés ont mis en place des offres peu lisibles ou pas toujours dignes d’intérêt », souligne Julien Gorintin. Nous le constations le mois dernier avec l’option Heure Eco+ de TotalEnergie.

(1) On est alors sur des augmentations de 10,5 % du prix du kWh en option de base, de 9,75 % pour les heures pleines et de 13,12 % pour les heures creuses.

(2) En prenant en compte le coût de l’abonnement, ce ménage aura alors une facture annuelle d’électricité de 1 647 € en option heures creuses, contre 1 651,2 € en option de base.

Source : UFC QUE CHOISIR 02/2024

Pesticides réautorisés

Le 06/02/2024

Substances chimiques, pesticides…

Sale temps pour la santé et la nature

Des pesticides réautorisés, une réforme de la réglementation sur les produits chimiques à l’arrêt… l’année 2023 s’est achevée sur une régression des mesures de protection de la santé et de l’environnement, en France comme en Europe.

Gueule de bois pour les défenseurs de l’environnement et de la santé… La fin de l’année 2023 a été marquée par une succession de mauvaises nouvelles. En novembre, la Commission européenne a réautorisé le glyphosate pour une durée de 10 ans – jusqu’à présent, il était renouvelé par tranches de 5 ans. Nouveau coup dur quelques jours plus tard : à la surprise générale, le Parlement européen a rejeté le règlement SUR, qui prévoyait de diminuer massivement l’emploi des produits phytosanitaires. Cette même assemblée avait pourtant décrété, en 2019, « l’urgence climatique », puis voté, en 2020, en faveur du Pacte vert pour l’Europe. Cet ambitieux plan de transition écologique visait à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à réduire les sources de pollution. Mais sur les 75 textes de loi prévus, seuls une trentaine d’entre eux ont été actés à ce jour, et divers amendements en ont largement affaibli certains.

 

Protéger les consommateurs ne semble plus la priorité

Le Parlement européen représente désormais un obstacle, alors qu’il s’agissait auparavant de la plus volontariste des trois institutions de l’Union (avec la Commission et le Conseil) sur ces problématiques. Divers secteurs industriels – l’agro-industrie, la plasturgie, etc. –, hostiles à toute entrave à leurs activités, ont mené un lobbying intense, et efficace, auprès des élus du Parti populaire européen (le PPE, groupe parlementaire de la droite conservatrice, auquel appartiennent Les Républicains). Ce dernier, avec l’appui de l’extrême droite, a fait dérailler le train législatif du Pacte vert.

Ces échecs s’ajoutent à d’autres reculs. Ainsi, la réforme de la réglementation Reach, lancée dans le sillage du Pacte vert, est en panne. Or, celle-ci sert à faire le ménage parmi les centaines de milliers de substances chimiques qui nous entourent. Parmi les progrès attendus, la possibilité d’interdire d’un bloc des familles de composés nocifs, comme les PFAS ou les bisphénols. Cette refonte devait être bouclée fin 2022 ; elle a été reportée à fin 2023, avant de disparaître du calendrier européen. Un « cadeau à la CDU » (parti allemand conservateur, membre du PPE) offert par la présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, juge Pascal Canfin, eurodéputé (Renew) à la tête de la commission environnement du Parlement : « Von der Leyen a poursuivi l’agenda du Pacte vert malgré l’opposition croissante et quasi systématique de la CDU. Toutefois, elle a cédé sur Reach, je le regrette. » Un retard injustifiable, alors que l’exposition aux pollutions diverses est responsable de « plus de 10 % des cas de cancer en Europe », selon l’Agence européenne pour l’environnement (1).

Concernant l’agriculture, les digues de protection autour des nouveaux OGM, dits NTG (pour nouvelles techniques génomiques), risquent de sauter. Certains ne seraient pas soumis à traçabilité, d’après le projet de révision de la réglementation présenté en juillet par Bruxelles. Dès lors, impossible de les évaluer, de les tracer et de les étiqueter en tant qu’OGM. Pascal Canfin n’est pas contre les NTG, mais il note « des éléments inacceptables dans la proposition de la Commission », en particulier à propos des NTG résistants aux herbicides. « C’est exactement le modèle des OGM, cela va à l’encontre de la volonté de circonscrire l’usage des pesticides », estime-t-il. Le Parlement devrait voter le texte en février.

Espérons qu’un débat sérieux aura lieu. Car l’irrationnel semble régner. « De fausses informations ont été énoncées contre toutes les réglementations environnementales, regrette Camille Perrin, chargée des questions alimentaires au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc). Par exemple, la loi de conservation de la nature ferait augmenter le prix des aliments, le Nutri-Score entraînerait davantage d’immigration provenant d’Afrique… Quelles que soient les études scientifiques présentées, elles n’ont apparemment aucun impact ! »

La succession des crises depuis quatre ans (covid, guerre en Ukraine, inflation) et la montée des populismes ont rendu la protection de l’environnement très impopulaire, et empêché l’Union de dérouler son Pacte vert comme prévu. La Commission n’a guère été aidée par les eurodéputés et les États membres, qui ont changé d’avis au gré des élections nationales. Que Choisir a déjà relaté les attaques incessantes contre le Nutri-Score de la part de fédérations de l’agroalimentaire et de plusieurs pays, l’Italie en tête. Les discours virulents contre le pictogramme ont contraint Bruxelles à temporiser, et le choix d’un affichage nutritionnel commun à l’Europe, prévu pour 2022 puis 2023, a fini au placard. Dommage que la France, pourtant à l’origine de cet indice, ne le défende que mollement. L’opposition des agriculteurs hexagonaux, au motif que le Nutri-Score note mal les fromages et les charcuteries, n’est sans doute pas innocente…

 

Un lobbying actif

Parallèlement, les lobbies sont montés au créneau. Le syndicat agricole FNSEA et son pendant européen, le Copa-Cogeca, ont brandi l’argument de la souveraineté alimentaire, afin d’éviter toute autre restriction des pesticides et des engrais. L’industrie chimique, elle, a mis en avant les nouvelles technologies nécessaires à la transition énergétique, pour échapper à des interdictions.

Heureusement, tout n’a pas été réduit à néant. « Il y a eu des avancées, notamment sur l’énergie et la mobilité bas carbone », souligne Camille Perrin. Plusieurs projets ont été adoptés, à l’instar de celui sur la restauration de la nature, même s’ils ont souvent été édulcorés. « Le bilan n’est pas complètement mauvais, concède François Veillerette, porte-parole de l’association environnementale Générations futures. De nombreuses dispositions sont néanmoins passées à la trappe, et le règlement SUR est en soins intensifs. Désormais, toutes les lois qui ne sont pas consensuelles auront du mal à passer. »

Il est peu probable que d’autres mesures soient prises dans les mois à venir. La présidence von der Leyen touche à sa fin, et les travaux parlementaires s’achèveront d’ici à quelques semaines, avant la campagne des élections européennes de juin 2024. Il faudra attendre la prochaine mandature pour faire aboutir – ou pas – les textes en suspens.

 

De nombreux reculs…

Environnement

  •  Glyphosate : réautorisé pour 10 ans
  •   Règlement SUR (réduction des pesticides) : rejeté
  •  Nouveaux OGM (projet) : fin de l’étiquetage et de la traçabilité
  •  Score environnemental des aliments (France) : retardé

Substances chimiques

  •  Renforcement de la réglementation Reach sur les produits chimiques : reporté sine die
  •  Interdiction des bisphénols et des PFAS (per- et polyfluoroalkylés) : toujours en négociation

Alimentation

  •  Nutri-Score : reporté sine die
  •  Systèmes alimentaires durables : reporté sine die
  •  Bien-être animal : reporté sine die

 

… Et quelques avancées

  •  Loi sur la restauration de la nature : votée de justesse, mais édulcorée
  •  Réforme du CLP (étiquetage des produits chimiques) : votée
  •  Paquet législatif « Ajustement à l’objectif 55 (1) » : adopté
  •  Règlement européen contre la déforestation : voté

 

(1) Réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

(1) « Beating cancer — the role of Europe’s environment », 28 juin 2022.

Source : UFC QUE CHOISIR 01/2024

Méfiez-vous des QR codes

Le 05/02/2024

Arnaque

Après le phishing, cette arnaque qui consiste à voler des informations (identifiants, coordonnées bancaires…) aux internautes en leur envoyant un e-mail ou un SMS contenant un lien frauduleux, voici le quishing. Cette fois, les escrocs répandent leur lien via un QR code.

Un prétendu remboursement de la part des impôts, un faux conseiller bancaire ou support technique, une soi-disant amende à payer dans les plus brefs délais… Les escrocs ne manquent pas d’imagination quand il s’agit de cacher des tentatives de phishing ! L’internaute prend le courriel ou le SMS au sérieux, clique sur le lien joint au message et, s’il va au bout, révèle de précieuses informations, comme des coordonnées bancaires ou des identifiants à un service, à des escrocs qui finissent par lui voler son argent.

Des experts en cybersécurité alertent aujourd’hui sur une nouvelle arnaque inspirée du phishing, appelée quishing. En fait, le procédé et l’intention sont les mêmes : l’idée reste de vous faire cliquer sur un lien pour vous dérober des informations. Seulement cette fois, le lien frauduleux est dissimulé derrière un QR code (d’où le nom, contraction de « QR code » et de « phishing »). Ce QR code peut être envoyé par courriel, auquel cas les filtres antispams ne les détectent pas forcément (contrairement aux e-mails de phishing, désormais assez bien repérés). Mais il peut aussi être imprimé pour être scanné par tous, sur tous les supports imaginables, dans des lieux publics ou privés (sur une borne de parking pour payer son stationnement, dans les transports, sur une affiche publicitaire, un prospectus, une carte de restaurant, etc.).

 

Arnaque au qr code0

 

Un QR code peut être généré très facilement par n’importe qui. Il existe en effet de nombreux générateurs gratuits accessibles en deux clics sur Internet ; il est ensuite facile d’intégrer le QR code frauduleux dans une communication aux couleurs d’une entreprise. Heureusement, les plateformes qui proposent des QR codes gratuits limitent le plus souvent le nombre de scans possibles du QR code à une centaine. Cette restriction contient la menace.

Mais les hackers sont malins : les QR code, ils parviennent parfois à les détourner. Certains services permettent à leurs clients de s’identifier par l’intermédiaire d’un QR code. C’est par exemple le cas d’ING Bank (qui s’est retiré du marché français début 2023), souvent citée comme exemple quand il s’agit de quishing. Le site Securitymagazine.com relate la mésaventure de la banque, dont les QR code d’authentification destinés aux clients ont été détournés, donnant accès aux comptes bancaires aux escrocs. Des milliers d’euros ont disparu des comptes des victimes. Vincent Biret, PDG d’Unitag, l’une des grandes plateformes de QR codes, se veut rassurant : « Ce type de détournement est de plus en plus complexe. Un QR code contient de multiples encodages, avec une redondance des différents modules difficile à déchiffrer, explique l’expert, qui précise que le piratage de QR codes reste marginal. On estime que dans le monde, 2,4 milliards de courriels par jour sont des tentatives de phishing. À titre de comparaison, chez Unitag, nous avons généré 25 millions de QR codes en 2023 et seuls 1 500 se sont avérés frauduleux. » N’empêche, mieux vaut faire preuve de prudence avant de scanner.

Notre conseil : adoptez avec les QR codes les mêmes réflexes qu’avec les tentatives de phishing. Jetez un coup d’œil à l’adresse web sur laquelle vous êtes redirigé : elle doit être officielle. Dans tous les cas, au moindre doute, à la moindre faute d’orthographe, ne flashez pas !

Source : UFC QUE CHOISIR

 

Qui fabrique les produits?

Le 31/01/2024

Qui fabrique les produits Carrefour, E. Leclerc, Auchan… ?

Bactéries, corps étrangers… Quand plusieurs marques rencontrent le même problème avec un aliment, c’est qu’elles se fournissent au même endroit.

Carrefour, U, Les Croisés (E. Leclerc), Pâturages (Intermarché), Président, Leader Price, Monoprix, Chêne d’Argent (Lidl)… Après le rappel massif de bûches de chèvre intervenu début septembre en raison d’une possible présence de fragments de métal, plusieurs d’entre vous nous ont demandé comment autant de marques pouvaient être touchées. La réponse est simple : tous ces fromages sont fabriqués au même endroit.

 

Toutes les bûches rappelées viennent d’une usine Lactalis

Comment sait-on que ces produits de marques différentes sortent d’une seule et même usine ? Premier indice : sur le site officiel RappelConso, la plupart des fiches de rappel ont été fournies par la société fromagère de Riblaire.

De plus, les produits rappelés possèdent tous la même estampille sanitaire (aussi appelée marque de salubrité) : 79.299.001 CE. C’est la preuve qu’ils ont été fabriqués dans le même établissement. Et, d’après le registre 2022 du ministère de l’agriculture, le numéro 79.299.001 correspond bien à la société fromagère de Riblaire, sur la commune de Saint-Varent (Deux-Sèvres).

Comme l’indique la fiche de rappel de la bûche de chèvre Carrefour Classic, cette usine appartient au groupe Lactalis, qui détient la marque Président et fabrique des bûches pour les distributeurs. En cas de pépin sur le site de fabrication, tous les produits fabriqués à cet endroit sont susceptibles de présenter un risque pour le consommateur, quelle que soit leur marque. D’où ce rappel massif.

Plusieurs marques, mais un seul fournisseur en cause

Ce n’est pas la première fois que le cas de figure se présente. En 2020, une dizaine de marques de steaks hachés et de viande hachée avaient rappelé leurs produits pour le même motif : présence potentielle de filaments métalliques. Là encore, tous venaient de la même usine – en l’occurrence celle de Marolles (Marne) appartenant au fournisseur Elivia, une entreprise du groupe Terrena (marques La Nouvelle Agriculture, Tendre & Plus…).

Autre exemple, en novembre 2021, quand plusieurs reblochons ont été rappelés en raison d’un cas de brucellose bovine dans une exploitation laitière de Haute-Savoie. Le ministère de l’agriculture nous avait alors indiqué que le lait du troupeau avait été envoyé vers une seule fruitière. Les fromages rappelés avaient donc été fabriqués au même endroit, avant d’être commercialisés sous différentes marques.

 

Des filaments métalliques dans des gâteaux et des chocolats

En août 2022, des barres pâtissières et des quatre-quarts des marques AuchanP’tit Déli (E. Leclerc), La Trinitaine et Ruz Ha Du étaient rappelés au motif qu’ils risquaient de contenir des corps étrangers métalliques.

Contrairement aux produits frais, les gâteaux et confiseries ne possèdent pas d’estampille sanitaire permettant de remonter jusqu’au lieu de fabrication. Nous avons donc contacté les fabricants et les distributeurs. Seul Auchan a donné suite à notre demande, nous confirmant que ses quatre-quarts étaient bien fabriqués par la marque nationale La Trinitaine dans la même usine.

 

Une info parfois gardée secrète

Quid des oursons en guimauve rappelés par Cémoi et Carrefour Classic en raison, là encore, d’une possible présence de filaments métalliques ? Nous leur avons également demandé si les produits venaient de la même usine ; mais Cémoi n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, et nous attendons toujours la réponse de Carrefour à l’heure où nous publions cet article.

Vous l’aurez compris, les exemples de produits fabriqués au même endroit mais vendus sous différentes marques ne manquent pas. Comme nous l’expliquions en 2017, les usines de certaines grandes marques fabriquent les produits des marques de distributeur (MDD). Dernier exemple, glané à l’époque : les pâtes sèches Panzani, Auchan et Casino sont toutes fabriquées dans la même usine située à Marseille.

Il arrive aussi que les enseignes de la grande distribution fabriquent elles-mêmes leurs propres produits dans des usines qu’elles possèdent, ou les confient à des entreprises spécialisées, notamment des PME.

Même fabricant mais recettes (parfois) différentes

Mais qui dit même fabricant ne dit pas forcément même recette. Prenons l’exemple des ravioles du Dauphiné Label rouge de marque Franprix. Sur l’emballage, il est indiqué qu’elles sont fabriquées par Saint-Jean, la grande marque spécialiste de ce produit. Ces ravioles commercialisées sous la marque du distributeur contiennent 14 % de comté et 8,9 % d’emmental. Soit une composition très différente des ravioles de Saint-Jean qui, elles, ne contiennent que du comté, à hauteur de 22,4 %.

Les matières premières peuvent également varier, tant en origine qu’en qualité. Reprenons notre premier exemple, celui des bûches de chèvre rappelées en raison de la possible présence de fragments de métal. La liste d’ingrédients du fromage vendu sous la marque Monoprix précise que le lait de chèvre pasteurisé est « origine UE », tandis que celle de la bûche Président affiche « lait origine France ». Ainsi, même si ces deux produits ont été fabriqués au même endroit, le lait utilisé ne provient pas toujours des mêmes élevages, ni des mêmes pays.

 

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Source : 60 Millions de consommateurs


 

Aliments ultratransformés

Le 24/01/2024

Les aliments ultratransformés altèrent notre santé mentale

Les dégâts de l’alimentation ultra transformée ne font plus de doute. Diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancer… Et maintenant, dépression.

 

Barres chocolatées, biscuits, plats préparés, nuggets de poulet… Un excès de « malbouffe » serait lié à des troubles de santé mentale, selon une étude française, publiée en mars 2023 dans Nutritional Neuroscience. Le résultat peut surprendre, mais il était prévisible selon Tasnime Akbaraly, chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris (Inserm) et coautrice de ces travaux. « Il a été montré que ces produits favorisent le stress oxydatif et l’inflammation, et qu’ils modifient le microbiote intestinal ou encore l’expression du génome, explique-t-elle. Il n’est donc pas exclu qu’ils aient un impact sur la santé mentale, connue pour être sensible à ces différents facteurs. »

Pour étudier cet impact, son équipe s’est appuyée sur les données issues d’une cohorte d’environ 5000 fonctionnaires britanniques, âgés de 35 à 55 ans. Ceux qui consommaient le plus d’aliments ultratransformés – soit le tiers de leur assiette – avaient une probabilité accrue de 31 % de souffrir de symptômes dépressifs.

 

Il faut rééquilibrer nos régimes

Les chercheurs soulignent que cette dégradation de la santé mentale ne s’observe que dans le groupe des plus gros consommateurs de junk food. Or cette cohorte nous ressemble beaucoup : d’après l’étude NutriNet-Santé, 36 % de nos apports caloriques quotidiens viennent de ces produits bourrés d’additifs et très éloignés de la matière première.

En outre, les amateurs d’aliments ultratransformés « consomment moins de légumes, de fruits et de poisson, mais plus de sodas et d’aliments riches en graisses que les autres participants », précise la chercheuse. Autrement dit, tout leur régime alimentaire est déséquilibré.

Si Tasnime Akbaraly estime nécessaire de poursuivre les recherches pour mieux comprendre l’impact des émulsifiants et autres conservateurs sur la santé mentale, cette dernière a déjà une solution. En 2018, elle a démontré que le régime méditerranéen était associé à une baisse de 33 % du risque de dépression.

Aliments ultratransformés : comment les repérer ?

Ils représentent plus de deux produits sur trois en supermarchés, et sont de plus en plus considérés comme mauvais pour la santé.

 

Cordons bleus, poissons panés, poêlées de légumes cuisinés, yaourts allégés… Au supermarché, ces produits remplissent rapidement le Caddie. Après une journée de travail, ils offrent la garantie de ne pas passer des heures en cuisine tout en plaisant (souvent) au plus grand nombre. Et puis les poêlées contiennent des légumes, se dit-on. Les yaourts 0 % apportent du calcium sans le gras. Leur Nutri-Score A ou B compense des cordons bleus un peu trop riches (D ou E).

De quoi déculpabiliser d’utiliser des plats tout faits ? Hélas, derrière ces produits pratiques se cachent des aliments qu’il va falloir apprendre à moins consommer : les aliments « ultratransformés » (AUT). Ils remplissent actuellement 36 % de notre assiette. Depuis 2018, le Plan national nutrition santé (PNNS) – qui a pour objectif d’améliorer la santé des Français en agissant sur leur façon de manger – propose que nous réduisions de 20 % notre consommation d’AUT.


 

Des substances issues de traitements industriels

Pourquoi ? Car « les preuves scientifiques s’accumulent très rapidement et massivement pour suggérer un effet délétère des aliments ultratransformés sur la santé », appuie Mathilde Touvier, directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, à l’Inserm. Une équipe qui fait autorité : c’est elle qui a mis au point le Nutri-Score, de plus en plus plébiscité par les Français. Mais qu’est-ce qu’un produit ultratransformé au juste ? C’est un aliment ou une boisson qui contient au moins un ingrédient qui n’existe pas tel quel dans la nature ou dans nos placards. On parle de marqueur d’ultratransformation (MUT). La liste de ces derniers donne le tournis.

On y trouve un certain nombre d’additifs, mais « les marqueurs les plus fréquents sont les graisses raffinées, les extraits et arômes naturels, les arômes de synthèse, sans compter le dextrose, le sirop de glucose ou encore les protéines », précise Sylvie Davidou, directrice du comité scientifique de Siga, une entreprise qui aide à identifier les aliments ultratransformés. Lorsqu’ils ne sont pas synthétisés (certains arômes), ces composés sont souvent issus de procédés industriels agressifs (cuisson à haute température, extrusion, préfriture, reconstitution…) qui séparent les différents constituants d’une matière première.

Pour le fabricant, un moyen d’augmenter ses marges

À partir du grain de blé, par exemple, on obtient au moins 13 dérivés : des « fibres de blé », des « protéines de blé », du gluten et de l’amidon, qui peut encore être « modifié » chimiquement ou à l’aide d’enzymes, afin de gagner de nouvelles propriétés. Du grain de maïs, on tire de l’amidon qui servira à produire des sucres plus ou moins « sucrants » : dextrose, sirop de glucose-fructose, sirop de glucose.

Point commun de tous ces marqueurs ? L’ultratransformation. Ils améliorent artificiellement la texture du produit, sa couleur, son odeur, autorisant l’apposition d’une allégation de type « riche en fibres » ou lui donnant davantage de goût. Ils sont bien plus économiques que la matière brute dont ils proviennent, ce qui permet au fabricant de proposer des produits finis peu chers et/ou de faire de belles marges.

Quitte à frôler l’hérésie… On trouve ainsi du dextrose (un sucre) dans des allumettes de porc (Allumettes nature de U), ou des fibres de bambou et de pois dans l’haché Happy Family de Charal (dont la quantité de viande bovine est ainsi limitée à 80 %).

 

Produits ultratransformes les dangers3

 

Un lien avec des risques de pathologies démontré

Les études confirmant les effets délétères de la consommation d’AUT se multiplient. En France, des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’université Paris 13 ont tenté d’en mesurer l’impact en se fondant sur les données de la cohorte NutriNet-Santé – plus de 100 000 volontaires qui remplissent depuis 2009 des questionnaires sur leur état de santé et leur régime alimentaire.

« Notre étude montre des associations avec le risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète de type 2, de prise de poids et d’obésité, de troubles fonctionnels digestifs… », explique Mathilde Touvier. Il semblerait y avoir aussi une association probable avec le risque de cancer, notamment du sein. Le problème ? Identifier le ou les coupables parmi la multitude de marqueurs d’ultratransformation ajoutés aux aliments industriels, dont une bonne part est peut-être inoffensive. Les soupçons pèsent sur certains additifs, comme les très controversés nitrites de sodium dans la viande transformée (jambons, lardons…).

Trouver les fautifs est d’autant plus difficile qu’il est « possible qu’il y ait un effet cocktail des additifs », précise Mathilde Touvier, c’est-à-dire que l’additif seul n’ait pas d’impact sur la santé… mais qu’il en ait s’il est combiné à d’autres marqueurs, même en petites quantités. On sait par ailleurs que les dextrose et sirop de glucose-fructose font monter bien plus rapidement le taux de sucre dans le sang qu’un sucre classique. Les fibres de pois, de carotte, de blé… ne comblent pas la faim de la même manière que lorsqu’elles sont accompagnées de tous les autres composants du grain ou du légume dont elles sont issues. On a donc tendance à manger davantage.

 

La cuisson à haute température en question

Les intenses transformations physiques, chimiques ou biologiques subies par les ingrédients de base pour les isoler sont également sur la sellette : le fractionnement des aliments en de multiples composants et le prétraitement par friture, qui implique un passage à très haute température, provoquent l’apparition de contaminants « néoformés » (acrylamide, amines hétérocycliques, hydrocarbures aromatiques polycycliques…).

« Ces molécules possèdent la capacité de se lier à l’ADN des cellules, explique le Dr Paule Latino-Martel, directrice de recherche honoraire, membre du réseau NACRe (Réseau national alimentation cancer recherche). Elles peuvent induire des erreurs dans la duplication de l’ADN. » Autrement dit, des mutations cellulaires potentiellement problématiques.

Heureusement, des résultats pourraient bientôt éclairer le consommateur : « Nous réalisons les premières études qui quantifient les apports en additifs dans l’alimentation pour les mettre en relation avec le risque de maladie. On commence à observer des résultats, que l’on espère pouvoir communiquer dans l’année, précise Mathilde Touvier. C’est important car au vu du nombre d’études qui pointent dans la même direction, il faut réagir avec des actions de santé publique. »

Il faudrait faire évoluer ou enrichir le Nutri-Score

Agir oui, mais comment ? L’équipe de Mathilde Touvier a proposé au ministère de la Santé et à Santé publique France d’ajouter au Nutri-Score une information sur l’ultratransformation des produits. « Nous suggérons par exemple qu’un cadre noir soit apposé autour du Nutri-Score lorsque le produit est classé AUT. » Car il faut bien comprendre que qualité nutritionnelle et ultratransformation sont deux notions différentes. Un produit peut être sain d’un point de vue nutritionnel (Nutri-Score A ou B) mais ultratransformé… donc problématique, même si 80 % des produits ultratransformés cumulent les deux tares, avec un mauvais Nutri-Score.

Le cas des « steaks » végétaux est emblématique. Le PNNS nous recommande de manger moins de viande. Et ces substituts à base de protéines végétales et de légumes obtiennent pour certains des Nutri-Score A ou B. Alors tout va bien ? Eh non, car ce sont des exemples parfaits d’aliments ultratransformés. « Le Nutri-Score couvre la dimension nutritionnelle des aliments et n’a pas la prétention d’aller au-delà », précise le Pr Serge Hercberg, fondateur du Nutri-Score, qui appelle lui aussi de ses vœux une information complémentaire.

Des indices utiles pour détecter les risques

Alors, en attendant qu’un message clair soit apposé sur les emballages, il est possible d’identifier les AUT en lisant la liste des ingrédients ou en utilisant son smartphone. Deux applications, Open Food Facts et Siga, peuvent nous y aider. Leur analyse des produits repose sur deux indices indiquant le degré de transformation. L’indice Nova classe les aliments en quatre catégories. Né de recherches menées au Brésil, il est utilisé dans les études scientifiques sur l’impact des AUT sur la santé et par les pouvoirs publics pour prendre des décisions concernant les aliments ultratransformés.

En France, une start-up a, par ailleurs, développé l’indice Siga, qui note le degré de transformation des aliments de 1 (non transformé) à 7 (ultratransformé, à limiter). Un bon outil au service du consommateur. Par exemple, avec ces deux produits, en apparence assez similaires : les Triangles fondants (Carrefour) ont un indice Siga 7, compte tenu du nombre de marqueurs d’ultratransformation (polyphosphates de sodium, carraghénanes, correcteur d’acidité…), alors que les triangles Vache qui rit affichent un indice Siga 4 (pas de marqueur d’ultratransformation, équivalant à ce que l’on aurait fait à la maison en ajoutant du sel à un plat).

Ils sont donc « simplement » transformés et non ultratransformés. Autant les préférer, avant que, sur la base des résultats scientifiques imminents, l’État n’oblige les industriels à faire évoluer les recettes problématiques.

 

Produits ultratransformes les dangers4

Source : 60 Millions de consommateurs

 

Dans Famille

Pédocriminalité

Le 22/01/2024

Pédocriminalité : pourquoi il ne faut pas mettre de photos de ses enfants sur internet

Une innocente photo de famille peut rapidement être détournée si elle est postée publiquement sur Internet.

Si vous avez l'habitude de partager des clichés de vos enfants sur les réseaux sociaux, ce n'est pas une très bonne idée et cela peut les mettre en danger... À moins de respecter un certain nombre de principes, que l'on dévoile ici.

 

Attention : habitude à perdre de toute urgence. 

Si, à l'occasion des fêtes de fin d'année, vous avez pris et partagé sur les réseaux sociaux des photos de vos enfants, petits-enfants, de ceux de votre famille ou de vos amis, c'est loin d'être une bonne idée. Cette pratique a même un nom : le "sharenting", contraction de "share" - partager en anglais - et "parenting" - parentalité, et 53 % des parents français ont déjà diffusé des images de leurs enfants sur les réseaux sociaux, selon l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique. Une volonté de partager des moments heureux qui se heurte donc à la triste réalité : en cas de mauvaise protection de vos comptes, ces images peuvent tomber entre de très mauvaises mains.

Le principal risque de la diffusion des images de mineurs sur les réseaux sociaux, y compris "des photos très anodines ou très banales", envoyées sans aucune mauvaise intention, est "qu'elles soient mal utilisées" notamment "par des personnes qui ont des comportements pédocriminels", détaille à France Inter Samuel Comblez, directeur des opérations de l’Association e-Enfance/3018 et psychologue de l’enfance et de l’adolescence.

 

"Réserver ces photos à des cercles très privés"

Pour se préserver de toute utilisation détournée de ces photos, le plus important est de les "réserver à des cercles très privés". Samuel Comblez indique deux précautions à prendre : "Vérifier à qui on les envoie et quel est le canal de diffusion qu'on va utiliser, que les personnes qui vont les recevoir sont saines d'esprit" et vérifier également "la façon dont on va diffuser ces photos" si on le fait sur les réseaux sociaux, notamment de manière publique. Si c'est le cas, "ça signifie que n'importe quel utilisateur dans le monde va pouvoir y accéder, les recopier et en faire n'importe quelle utilisation". Il faut, ajoute-t-il, "avoir en tête que c'est un risque possible" et restreindre urgemment ses paramètres de visibilité, ou, par exemple, faire le tri de ses abonnés et utiliser des fonctionnalités comme "Amis proches" sur Instagram.

L'expert souligne les progrès de l'intelligence artificielle, qui permettent parfois de coller le visage d'un enfant sur le corps d'un autre, victime de violences pédocriminelles. "L'idée est de pouvoir éviter que ces photos servent à alimenter en fait ces réseaux", poursuit-il. "Les équipes de juristes et de psychologues du numéro d'écoute 3018 peuvent assister des victimes d'utilisation de photos à des fins malveillantes", précise Samuel Comblez, "et surtout, quand malheureusement ces photos sont diffusées et qu'on n'en a plus le contrôle, de pouvoir faire en sorte qu'elles soient supprimées le plus tôt possible".

 

Évitez certaines photos, cachez le visage...

Ainsi, pour éviter tout traumatisme, mieux vaut privilégier le partage de photos par messagerie privée et demander à son enfant, lorsqu'il est en âge de répondre, s'il est d'accord, puisque, comme le rappelait la Commission nationale de l'informatique et des libertés mi-décembre, les mineurs, aussi, disposent d'un droit à l'image. Elle précise d'ailleurs qu'au-delà des détournements malveillants, une image partagée peut fournir des informations sur les enfants, ou servir à créer une fausse identité numérique.

"Si vous décidez de publier des photos et vidéos de votre enfant, faites le tri", indique la Cnil, "évitez la publication de certaines photos et vidéos qui ont trait à l’intimité de votre enfant" et "cachez le visage de votre enfant", en photographiant votre enfant de dos, ajoutant un émoticône sur son visage avant de publier. Au final, mieux vaut se protéger car personne ne préviendra d'une utilisation malveillante. "Une copie d'écran est extrêmement silencieuse et c'est souvent pour cette raison-là que les parents continuent malgré tout à diffuser ces photos sans se rendre compte qu'il y a un problème potentiel derrière."

 

2 pièges très en vogue

Le 11/01/2024

Les fêtes de fin d’année sont une occasion inespérée pour les escrocs et les marchands peu scrupuleux de faire de nombreuses victimes. Les consommateurs doivent plus que jamais redoubler de vigilance.

Avec le boom des achats en ligne, les abus se multiplient. On vous met particulièrement en garde contre 2 pièges qui font beaucoup de victimes en ce moment.

 

L’arnaque au faux colis

Vous recevez un e-mail ou un SMS d’un transporteur vous indiquant qu’un colis doit vous être livré, mais qu’un souci en bloque l’arrivée. Selon les cas, des informations peuvent manquer, ou bien l’article est retenu en douane, par exemple. Le message vous invite à cliquer sur un lien et à suivre des instructions.

Ce qu’il faut savoir:

Cette arnaque très connue est de plus en plus difficile à déceler, surtout en cette période où les commandes en ligne se multiplient. Ces messages étant envoyés en nombre sans distinction, tout le monde peut en recevoir, qu’on ait commandé sur Internet ou non. Bien sûr, ceux qui attendent vraiment un colis risquent d’être plus réceptifs que les autres. En cliquant sur le lien, vous ne risquez pas grand-chose. En revanche, le fait qu’on vous réclame vos données personnelles (nom, adresse, données bancaires…) ou qu’on vous demande d’appeler un numéro de téléphone surtaxé doit vous mettre la puce à l’oreille. Dans ce cas, mieux vaut ne pas poursuivre et supprimer le message. En cas de doute, rendez-vous sur le site sur lequel vous avez passé commande pour voir où en est la livraison.

 

Le mail classique d'une tentative d'arnaque au faux colis:2 pieges tres en vogue0

 

L’abonnement caché

En surfant sur Internet, une offre alléchante apparaît. Il peut s’agir d’un téléphone ou d’une trottinette à 1 €, d’un bon d’achat pour un grand magasin, d’une paire de chaussures en cuir pour 30 € ou encore d’un remboursement sur l’achat que vous venez d’effectuer. Le fait de cliquer vous renvoie vers un site Internet qui finit par vous demander vos coordonnées bancaires, pour payer la petite somme affichée. Or, ces offres cachent souvent la souscription d’un pseudo-service facturé plusieurs dizaines d’euros par mois, qui seront prélevés automatiquement sur votre compte bancaire.

Ce qu’il faut savoir:

Ces offres se présentent le plus souvent sous la forme d’une publicité en ligne (que l’on trouve surtout sur les réseaux sociaux), mais elles peuvent aussi apparaître au terme d’un achat, y compris sur des sites marchands connus. Il s’agit dans ce cas d’offres proposées par des sociétés partenaires (la plus connue est Webloyalty). Généralement, le fait que l’achat entraîne la souscription d’un abonnement est indiqué, mais en petits caractères et de manière à ce que la majorité des internautes ne le voient pas.

 

L'offre de remboursement après l'achat d'un billet de train cache un abonnement mensuel de 18€:

2 pieges tres en vogue1

Ces deux pièges bien connus ne cessent de se perfectionner. Surtout, avec des achats en ligne en plein boom et des Français plus que jamais à la recherche de bons plans, le nombre de victimes se multiplie en cette fin d’année. Soyez plus que jamais vigilant.

Et si vous êtes déjà tombé dans l’un de ces pièges, réagissez. Dans le cas de l’arnaque au faux colis, vous pouvez signaler le message aux autorités en le transférant au 33700. En revanche, il y a peu de chances que vous revoyiez votre argent. Pour ce qui est de l’abonnement caché, il vous faudra trouver le nom de la société avec laquelle vous avez contracté (elle a dû vous envoyer un mail de confirmation) et résilier l’abonnement au plus vite. Vous pouvez aussi tenter de demander le remboursement des sommes déjà prélevées, mais sans certitude d’obtenir gain de cause.