Arnaques à l'adoption

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Arnaques chiens et chats

Arnaques à l'adoption

Par Le 06/11/2024

Vous voulez adopter un chat ou un chien ? Gare aux arnaques

Les animaux font l’objet de multiples escroqueries, sur le Net comme dans les foires et salons. Voici ce qu’il faut savoir pour ne pas se faire avoir.

 

« J’ai répondu à une annonce en ligne pour adopter un chat de race, témoigne Geneviève. Au moment de prendre rendez-vous, mon interlocutrice m’annonce qu’il faut que j’achète une cage réfrigérée pour transporter l’animal, car il est situé en Corse… Une somme qui doit être envoyée en mandat cash. » Geneviève a flairé l’embrouille et n’a pas transféré le moindre euro.

Mais tout le monde n’a pas sa présence d’esprit. Les arnaques à l’achat et à l’adoption n’ont jamais été aussi nombreuses sur les sites de petites annonces et les réseaux sociaux. « De 70 à 80 % des annonces sur Internet comportent des erreurs ou de la fraude », prévient Pierre Buisson, vétérinaire et PDG de l’entreprise qui gère I-Cad, le fichier qui recense en France tous les chiens, chats et furets « pucés », c’est-à-dire identifiés par une puce électronique placée sous la peau.

Des chats faussement « de race » vendus à prix d’or

Certaines annonces affichant un numéro d’identification I-Cad ou un numéro Siren (répertoire des entreprises) paraissent très professionnelles. Elles peuvent pourtant cacher des escrocs qui ne sont pas éleveurs et chercheront à vous vendre à prix d’or un croisé pour un chat de race.

De fait, « la plupart des plateformes ne contrôlent pas le numéro de Siren : certains fraudeurs dérobent simplement celui d’un éleveur, et le tour est joué », explique Jacques-Charles Fombonne, président de la Société protectrice des animaux (SPA). Pourtant, « la loi de 2021 contre la maltraitance animale prévoit un contrôle automatisé des annonces », poursuit Pierre Buisson, notamment en s’assurant que les informations contenues dans celles-ci sont conformes à celles du fichier I-Cad.

« Cette connexion avec notre base de données permet de vérifier que le numéro de puce indiqué est réel ou que les caractéristiques de l’animal sont identiques à celles de l’annonce », complète Pierre Buisson. Mais les plateformes tardent à mettre en place cette mesure. « On ne prend pas du tout ce sujet à la légère », assure toutefois Clément Reix, responsable des affaires publiques de Leboncoin, qui justifie le retard en évoquant le défi technique que représente la connexion à des bases de données externes. Le site promet d’introduire cette vérification en 2025.

 

Ne vous faites pas avoir par le « chien blessé »

Attention aux « dons » d’animaux, qui, la plupart du temps, n’en sont pas. Depuis l’interdiction des ventes d’animaux par les particuliers, nombre d’entre eux maquillent leur vente en don. L’animal est proposé gratuitement mais, par la suite, la personne qui le cède « va vous demander de payer la nourriture, les vaccinations, le transport de l’animal », précise Jacques-Charles Fombonne. Ou va carrément vous fixer un prix de vente… dans l’illégalité la plus totale.

Si cela vous arrive, coupez court à la conversation. « Vous risquez de tomber sur des animaux sevrés trop jeunes ou élevés dans des conditions déplorables », prévient le président de la SPA. Autre piège : les fausses annonces, comme l’arnaque au « chien blessé » sur les réseaux sociaux. Celle-ci consiste à publier le cliché d’un animal prétendument retrouvé accidenté. Une fois l’annonce partagée, le fraudeur tente de soutirer de l’argent aux internautes qui souhaitent venir en aide à l’animal en prétextant divers frais (soins, transport…).

 

Foires aux animaux et salons peu scrupuleux

Fuyez les salons et foires aux chiots ou aux chatons. Ces événements, qui ont lieu tous les quinze jours environ un peu partout en France, n’ont pas été interdits par la loi de 2021, au grand dam des associations de défense des animaux. Dans ces temples de l’achat d’impulsion, il est très facile de tomber sur des éleveurs peu scrupuleux cherchant à réaliser un maximum de ventes, au détriment des animaux… et des acheteurs.

En témoigne une enquête de la Fondation Brigitte-Bardot, publiée en avril 2024, qui signale d’innombrables atteintes au bien-être animal : chiens trimballés et détenus dans des conditions difficiles, certificats d’engagement et de connaissance négligés, manque de transparence sur l’origine des animaux… Et les arnaques sont tout aussi fréquentes : « On trouve dans ces salons de nombreux chiens supposés “de race”, mais qui ne sont pas inscrits au Livre des origines français (LOF). C’est illégal », témoigne Lorène Jacquet, alors responsable campagnes et plaidoyer de la Fondation.

« On y croise aussi des races de chiens qui ne sont pas reconnues en France. Des animaux issus de multiples croisements, vendus parfois plus de 4000 €, sans que l’on connaisse les conséquences de ces manipulations sur leur santé », ajoute-t-elle. Un mot d’ordre pour éviter ces pièges : s’informer, se tourner vers des organismes reconnus et, surtout, ne pas prendre de décision d’achat ou d’adoption à la légère.

 

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