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Actualités Consommation

Le 18/04/2025
Mutuelle 2025 : l'augmentation de trop pour les retraités
Les tarifs des complémentaires santé vont encore grimper cette année, bien plus que l’inflation, et surtout pour les seniors. Un nouveau coup dur.
« Depuis 2020 à la même assurance, j’ai connu 36 % d’augmentation », note Jacques, 67 ans, affilié à la Macif. « À la retraite depuis septembre 2021, j’ai changé trois fois de complémentaire santé afin d’en diminuer le coût », écrit Évelyne, 68 ans, désormais chez Pacifica, tandis que plusieurs lecteurs avouent avoir opté pour un contrat moins cher afin de compenser la dernière hausse.
Chaque année, c’est la douche froide pour les millions de retraités qui voient les cotisations à leur complémentaire santé augmenter. Et ce, qu’il s’agisse de mutuelles, d’assurance santé ou d’instituts de prévoyance.
Des augmentations pouvant atteindre 7,3 %
Notre enquête réalisée auprès de 232 retraités de 62 à 80 ans le confirme. Leur cotisation a augmenté de 9,1 % en moyenne entre 2023 et 2024, passant de 157,20 € en 2023 à 171,50 € en 2024. Une augmentation récurrente d’une année à l’autre. « Il y a un volet incompressible de l’ordre de 2,5 à 3 % en raison de leurs frais de fonctionnement et de gestion, soit entre 300 et 400 millions d’euros par an, rappelle l’économiste Frédéric Bizard, fondateur de l’Institut Santé. Mais cette année, la hausse sera plus forte. »
Dès le mois de décembre 2024, la Fédération nationale de la Mutualité Française, syndicat qui représente la profession, a annoncé une augmentation des tarifs globaux de 6 % pour 2025. Celle-ci atteint 7,3 % pour les contrats collectifs (payés a minima pour moitié par l’entreprise), et 5,3 % pour les contrats individuels payés intégralement par les retraités.
La Mutualité Française voit trois causes à cette progression : l’augmentation des dépenses de santé (+ 5,2 % en 2023) due au vieillissement de la population, le transfert par l’État de charges de soins publiques sur les mutuelles et enfin l’inflation. « La forte inflation a conduit les pouvoirs publics à revaloriser les actes de soins des généralistes à 30 €, mais aussi des autres professionnels, notamment les kinés et les pharmaciens », explique Alice Beynet, responsable du pôle analyses économiques à la Mutualité Française.
Chez Malakoff Humanis, on assure que 74 % des contrats des retraités ont augmenté de moins de 3 % et que seuls 1 % des contrats ont augmenté de 10 % ou plus en raison de leur situation lourdement déficitaire et ont dû être rééquilibrés. « Nous anticipons pour 2025 l’augmentation de l’inflation médicale récurrente et la hausse du matériel comme les appareils dentaires et les audioprothèses, qui ont explosé, assure Thomas Colin, directeur technique et indemnisation. Conscients du coût pour les retraités, nous avons mis en place depuis trois ans une aide à la cotisation de 300 € pour une personne seule avec un revenu brut global de 15 000 € et de 500 € pour un couple avec un revenu brut global de 30 000 €, soit l’équivalent de deux mois de cotisation. »
Plus on vieillit, plus on paie
Un argument inflationniste peu convaincant pour Frédéric Bizard, qui s’appuie sur les analyses de l’Institut Santé et de la Drees menées en 2024. Elles attestent que les hausses de tarifs des organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam) dépassent largement l’inflation chaque année. Ainsi, en 2024, les tarifs Ocam ont augmenté de 8,1 % alors que l’inflation n’était que de 2,1 %.
De même, l’argument selon lequel les soins en dentaire, optique et audioprothèse ont augmenté de 3 % ne justifie pas des cotisations deux fois au-dessus de la hausse moyenne des dépenses de santé. « Les retraites ont augmenté de 2,2 % en 2024 et les mutuelles des seniors augmentent d’environ 6 %, soit une hausse de plus de 100 € en moyenne, s’indigne Philippe Vigier, député de la quatrième circonscription d’Eure-et-Loir. Cet emballement tarifaire n’est pas en phase avec l’accroissement des dépenses de santé et impacte leur pouvoir d’achat. »
Or, pour l’assuré, le retour sur investissement n’est pas certain. Selon la Drees, seuls 4 % des contrats individuels sont premium et offrent de bons niveaux de remboursement. À l’inverse, plus de 55 % des contrats collectifs pour les actifs sont classés A ou B. Le système est biaisé avec d’un côté des actifs surprotégés jouissant de garanties haut de gamme, dont ils n’ont pas besoin car ils sont en bonne santé et, de l’autre, des retraités qui payent seuls 100 % de leurs cotisations pour des contrats de couvrant mal.
Les hausses des complémentaires santé vues par nos lecteurs
232 personnes, âgées de 62 à 80 ans, ont répondu à l’enquête déclarative réalisée par Sphinx en décembre 2024. Elles adhéraient majoritairement à huit mutuelles (Allianz, Groupama, Harmonie, Macif, Malakoff Humanis, Mercer, MGEN, Mutuelle Générale).
• Tout âge confondu, leurs cotisations ont augmenté de 9,1 %, passant de 157,20 € en moyenne en 2023 à 171,50 € en 2024.
• Pour les personnes âgées de 64 ans, la cotisation mensuelle a augmenté en moyenne de 8 % entre 2023 et 2024, passant de 125 à 135 €.
• Pour les personnes âgées de 77 ans, la cotisation a augmenté en moyenne de 8 % entre 2023 et 2024, passant de 218 à 236 € par mois.
Les retraités sont mal couverts
Dans l’enquête que nous avons effectuée auprès de nos lecteurs, il ressort qu’outre les hausses des tarifs, plusieurs retraités se plaignent du reste à charge élevé. Car, si le dispositif 100 % santé a rendu accessible des paniers de soins en optique, prothèses dentaires et auditives , il a conduit les mutuelles à augmenter les tarifs des soins de meilleure qualité.
Par exemple, les mutuelles remboursent moins bien les audioprothèses à honoraires libres que celles du panier 100 % santé, dont le niveau de correction est similaire aux prothèses de 2018, aux dires des professionnels.
Même chose pour le dentaire, selon Fred. T, dentiste à Nice : « Auparavant, on pouvait faire des appareils mobiles avec une base en métal confortable et les mutuelles remboursaient une grande partie du reste à charge. Aujourd’hui, pour que le patient soit remboursé en totalité, il faut leur proposer des appareils amovibles en résine qui durent moins longtemps. Et ceux qui choisissent des prothèses en métal (à hauteur de 1 000 €) ne sont plus du tout remboursés, sauf à cotiser au niveau de garantie le plus élevé. » Le dentiste conseille toujours à ses patients d’envoyer le devis à leur mutuelle pour savoir ce qui leur sera remboursé. Quitte à en changer .
L’opacité des contrats empêche de les comparer
L’obstacle, hélas, est complexe à franchir. « Il est trop difficile de comparer les mutuelles », déplore Mathieu, 73 ans, chez Asaf & AFPS. Pour Catherine, 70 ans, qui trouve son contrat à la MGEN « très cher », « c’est compliqué de faire des comparaisons ».
Frédéric Bizard le confirme. « En 2025, on devrait pouvoir choisir un contrat standard étalon et mettre en concurrence les contrats des complémentaires sur Internet. Or l’opacité est totale. Dans ce marché privé, vous ne bénéficiez pas de la possibilité de comparer les services et de mesurer le rapport coûts/efficacité. » À la Mutualité Française, on reconnaît la complexité du système.
Alors comment choisir ? Un courtier peut vous aider à faire le tri en vous proposant des offres sur mesure. « Si la personne a 80 % de frais dentaires, nous construisons une offre avec des remboursements plus importants sur ce poste », indique Astrid Cousin de magnolia.fr. Mais rien ne vaut la consultation à la loupe de ses dépenses.
Comment résilier sa mutuelle
- Depuis 2020, les titulaires d’un contrat de complémentaire santé peuvent le résilier sans frais ni pénalité. Seule condition : attendre la fin de la première année de son contrat.
- Envoyez à votre mutuelle une lettre recommandée avec accusé de réception. Elle doit, en retour, vous confirmer la réception du courrier et vous envoyer un avis de résiliation dans lequel figure la date de prise d’effet.
- Vous pouvez aussi demander à votre nouvelle mutuelle de faire ces démarches. Cela évitera les risques de carence entre vos deux contrats.
Vérifiez chaque année si le coût de la mutuelle est rentabilisé
Téléchargez vos relevés de l’Assurance maladie (ameli.fr) et faites le compte du nombre de fois où vous êtes allés chez le dentiste, le rhumatologue ou l’ophtalmologiste en 2024 et 2023. Cela vous permet de déterminer quels secteurs de dépenses sont les plus importants pour vous.
Regardez sur votre compte de mutuelle ce qu’elle vous a remboursé et ce que vous avez payé de votre poche. Souvent, vous verrez que vous avez payé bien plus de cotisations que les niveaux des remboursements dont vous avez bénéficié.
C’est le cas de Paul, 84 ans, Parisien affilié au contrat Mutuelle Ociane de la Matmut santé, qui a vu passer sa cotisation de 159,14 € en 2024 à 170,12 € en 2025. Il n’a pourtant utilisé sa garantie « 55+ » de niveau 3 sur 4 qu’à une reprise, pour un montant important relatif à la réalisation d’une paire de lunettes de vue. Une garantie cher payée qui le rassure, mais dont les 2 000 € annuels dépensés sont loin d’être « rentabilisés » puisqu’il perçoit moins de 500 € de remboursement par an.
Sans se passer de mutuelle, on peut anticiper les prochains frais de santé pour mettre l’accent sur les domaines où l’on va en avoir besoin : l’achat des premières audioprothèses mérite peut-être de prendre une meilleure couverture auditive ; une opération de la cataracte avec correction de myopie allégera vos frais d’optique ultérieurs, etc.
En synthèse : si vous êtes adhérent de SOS Litiges 58, il vous suffit de demander un bilan comparatif avec votre contrat actuel pour déterminer si un changement n’est pas souhaitable.
Source 60 Millions de consommateurs

Le 10/04/2025
Nous sommes tous, ou nous avons tous été un jour ou l’autre confrontés à des situations inconfortables devant notre ordinateur , nos écrans qu’il s’agisse d’un PC, d’un smartphone ou d’une tablette. Une ingérence extérieure qui se manifeste sur nos écrans, dans notre boîte mail ou nos sms. Ces situations nous interpellent parce qu’elles sont ou soit nouvelles ou très intrusives et souvent sophistiquées parce que conçues par des escrocs très imaginatifs.
L’effet de surprise est tel que nous n’en comprenons pas le contenu mais nous pressentons qu’elles sont porteuses de dangers . On peut alors céder à la panique et tomber dans des pièges qui nous sont tendus. Alors pour aider les internautes, pour les épauler, les autorités ont mis en place une plateforme en ligne qui fonctionne 7 jours sur 7 en lien avec la police ou la gendarmerie.
Comment s’appelle -t-elle et comment cela fonctionne ?
Elle s’appelle 17 CYBER, et il est conseillé de s’y intéresser, de s’y connecter à froid si je puis dire, pour s’y familiariser. C’est un prolongement du 17 (police secours) mais dédié au numérique, pour aider les gens face à des attaques numériques, une sorte de guichet unique. Il oriente les utilisateurs vers les démarches à entreprendre, les plateformes éventuelles vers lesquelles se tourner (Pharos, Thésée…) et les interlocuteurs à contacter.
Concrètement, à qui a-t-on à faire et pouvez-vous nous décrire les cas dans lesquels on peut utiliser cette plateforme ?
La plateforme, disponible en permanence, délivre un diagnostic grâce à un questionnaire. L’internaute doit tout d’abord préciser son statut (particulier, entreprise, administration…), identifier le problème (SMS reçu, téléphone mobile, site Internet…) puis les caractéristiques de l'acte de malveillance (suspicion de la présence d’un virus, piratage de compte, contenu du message malveillant…). Une fois ces réponses validées, 17Cyber émet son diagnostic, tel l’hameçonnage, un virus, etc. Il dispense ensuite des conseils. La page de résultat décline en effet diverses actions visant à trouver une solution technique mais aussi à se défendre à la suite de cette attaque (déposer plainte, changer de mot de passe, signaler les messages suspects au 33700, faire appel à un prestataire…).
Pouvez-vous nous expliquer les situations précises dans lesquelles l’internaute se retrouve un peu piégé ?
Elles sont très variées.
Cela peut concerner un piratage de compte en ligne ou bien des messages suspects ou malveillants qu’on a du mal à décoder, une arnaque au faux support technique (un message sur votre écran que votre ordinateur a été piraté ), ou bien vous êtes en train d’être piégé par un faux conseiller bancaire, ou pire vous êtes harcelé en ligne, une fraude sur un virement bancaire ou un faux RIB.
Ce sont des exemples, ils ne sont pas limitatifs puisque les escrocs très imaginatifs , pendant que je suis en train de vous parler sont en train de fabriquer la nouvelle arnaque de la semaine. Cette délinquance de cybercriminalité est telle que notre Association a créé un guide des arnaques sur son site Internet et nous le mettons à jour régulièrement.
Donc si je comprends bien cette plateforme 17 CYBER est une sorte de SOS ARNAQUES ?
Tout à fait , elle réalise un diagnostic, et émet des recommandations de comportement à adopter et guide l’internaute vers les interlocuteurs utiles.
Cette plateforme peut elle être utilisée pour d’autres besoins ?
Oui, pour permettre à l’internaute d’effectuer un signalement de contenus illicites, une escroquerie rencontrée.
Elle est aussi une plateforme de consultation pour connaître les bonnes pratiques et recevoir les bons conseils, à froid quand on n’est pas dans l’urgence et qu’on veuille progresser dans la connaissance des actes de malveillance numériques.
Quand vous en parlez , on peut penser qu’il faut être informaticien ou expert pour l’utiliser ?
Non, pas du tout , c’est un jeu d’enfant, il suffit de s’y connecter, de se familiariser pour savoir qu’en cas d’urgence ensuite on peut y avoir recours.
Enfin, on peut y déposer plainte.
Dans des cas un peu tordus ou très sophistiqués , peut-on disposer d’experts ?
La grande nouveauté: pour onze menaces, jugées particulièrement préoccupantes, l’internaute a la possibilité de tchater avec un gendarme ou un policier « pour disposer des conseils de première urgence et engager les démarches de judiciarisation », comme le souligne le site Cybermalveillance. Deux plateformes existent pour l’instant, l’une de policiers à Bordeaux, et l’autre de gendarmes, à Rennes. Ils sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. " Il s’agit d’agents spécialisés, qui ne font que ça. Lors d’une mise en relation, ils voient s’afficher les informations sur la menace de l’internaute, afin d’être les plus efficaces possible".
Pour conclure, quels conseils pratiques donneriez-vous?
Il est vrai que la cybercriminalité est un terme qui fait peur. L’internaute peut ressentir que ces situations sont une sorte de conflit entre le pot de fer contre le pot de terre. Il faut démythifier la chose, prendre le temps calmement à froid, d’éveiller sa curiosité sur ces pratiques de malveillance, se les approprier en termes de connaissances, de se familiariser à cet outil pour savoir qu’en cas d’urgences extrêmes , il existe des aides possibles pour bien s’en défendre.
Coordonnées de l'association:
06.50.00.77.31 ou soslitiges 58@gmail.com. N’hésitez pas comme 80.000 autres internautes à visiter notre site Internet, en tapant sur votre moteur de recherche SOS LITIGES 58 , vous y trouverez entre autres un guide des arnaques mis à jour selon les situations que nous avons rencontrées avec nos adhérents. Nous expliquons le mécanisme de l’escroquerie et nous formulons des conseils adaptés.
Philippe Fuzellier
Président de SOS Litiges 58 sur RCF 58 le 21/03/2025

Le 04/04/2025
Appareil auditif : un remboursement à 100%, c’est possible !
L'achat de prothèses auditives fait partie des frais de santé les plus élevés. Pour être certain de ne pas se tromper, la prudence est de mise.
Vous avez du mal à suivre une conversation dans un restaurant ? Vous avez pris l’habitude de saisir quelques mots à la volée et reconstituer les phrases à partir de ces bribes ? Comme six millions de Français, vous êtes peut-être sujet à une baisse d’audition ou une perte d’acuité auditive. En cas de doute, consultez votre médecin traitant qui pourra vous envoyer vers un ORL, lequel établira un diagnostic et, si besoin, vous proposera des aides auditives. Et cela sans vous ruiner !
Car avec l’instauration progressive de la réforme 100 % santé entre 2019 et 2021, l’accès à ces prothèses s’est considérablement amélioré : toutes les personnes couvertes par l’Assurance maladie et disposant d’une mutuelle responsable ou de la complémentaire santé solidaire (C2S) peuvent être remboursées intégralement.
À condition de s’équiper d’un modèle dit de « classe 1 » compris dans le panier 100 % santé. L’éventail de modèles proposés couvre l’ensemble des surdités, avec des performances techniques de très bonne facture. « Ces appareils sont équivalents au haut de gamme disponible en 2018 », résume Brice Jantzem, président du Syndicat des audioprothésistes.
Comment bénéficier du 100 % santé ?
•Avant la consultation
Pour obtenir un remboursement intégral, il est impératif de respecter le parcours de soins. Si vous n’avez jamais été appareillé, celui-ci débute par une consultation chez un ORL ou un médecin généraliste formé en otologie. S’il le juge nécessaire, il vous délivrera une première ordonnance d’aide auditive.
Attention, sans cette prescription l’audioprothésiste n’a pas le droit de vous délivrer d’aide auditive. Jusqu’en septembre 2022, une dérogation permettait aux médecins généralistes de délivrer cette primo prescription, mais cet aménagement est désormais levé. Une décision qui interroge dans un contexte où l’on compte seulement 3 000 ORL en France, compliquant de fait toute prise de rendez-vous…
•Chez l’ORL
Pendant la consultation, le spécialiste réalise une série d’examens afin d’établir un diagnostic. Les causes de surdité sont nombreuses et un diagnostic précis est indispensable pour proposer une solution adaptée. Un bouchon de cérumen ou une otospongiose opérable [maladie d’origine génétique qui atteint le tissu osseux de l’oreille interne, NDLR], par exemple, ne nécessiteront pas d’appareillage.
En revanche, une perte d’audition liée à l’âge – appelée presbyacousie – est souvent suivie d’une prescription d’aides auditives. « 75 % des personnes appareillées ont plus de 65 ans », confirme Brice Jantzem. Rien de surprenant quand on sait qu’après 65 ans, la perte auditive moyenne est estimée à 0,5 décibel (dB) par an. Une tendance qui se poursuit avec l’âge : 1 dB par an à partir de 75 ans et 2 dB par an à partir de 85 ans.
Afin d’évaluer votre perte auditive, l’ORL réalise un audiogramme. Ce test permet notamment de déterminer le niveau de surdité : légère (perte de 20 à 39 dB), moyenne (perte de 40 à 69 dB), sévère (perte de 70 à 89 dB) ou profonde (au-delà de 90 dB). En cas de déficit auditif léger à moyen, la solution privilégiée est une prescription d’aides auditives.
•Chez l’audioprothésiste
Une fois l’ordonnance en poche, vous devrez vous rendre chez un audioprothésiste. Lors de votre visite initiale, il procédera à une série d’examens incluant des tests audiométriques, une analyse de la tolérance aux sons forts et une exploration des besoins spécifiques liés à votre mode de vie.
Brice Jantzem insiste sur l’importance de cette personnalisation : « Il ne s’agit pas seulement de choisir un appareil en fonction des résultats audiométriques, mais aussi d’intégrer des facteurs comme le mode de vie, l’environnement social et les capacités cognitives de la personne qui souhaite se faire appareiller. »
L’audioprothésiste vous propose alors plusieurs modèles, dont au moins une aide auditive issue de la gamme 100 % santé, sans reste à charge. Il procède ensuite à des réglages sur mesure de l’appareil. Vous bénéficiez alors d’une période d’adaptation de 30 jours, gratuite et sans engagement avant l’achat définitif, pendant laquelle vous testez vos aides auditives dans divers environnements. Selon votre ressenti, l’audioprothésiste ajustera les réglages.
Une fois votre décision prise, il a obligation d’établir un devis normalisé, détaillant le coût de l’appareil et les prestations associées. Celles-ci incluent une garantie de quatre ans pendant laquelle l’audioprothésiste doit assurer entretien, réglage et suivi du patient. Ce devis préalable est obligatoire pour être remboursé par l’Assurance maladie et la complémentaire santé.
Quel est le remboursement des audioprothèses ?
•Les appareils auditifs du panier 100 % santé
Ils sont soumis à un plafonnement des prix : ils ne peuvent dépasser 950 € par oreille pour les adultes de plus de 20 ans, soit 1 900 € pour les deux oreilles. Pour les personnes de moins de 20 ans ou atteintes de cécité, ce plafond est fixé à 1 400 € par oreille. Ce coût est entièrement pris en charge. Leur base de remboursement (BR) est de 400 €, que l’Assurance maladie rembourse à 60 %. Et la mutuelle complète de manière que le patient n’ait pas de reste à charge.
Exemple: Les audioprothèses de classe 1 de Jacques coûtent 950 € par oreille. L’Assurance maladie rembourse 60 % de la BR, soit 240 € par oreille. La mutuelle « responsable » de Jacques a l’obligation de rembourser l’intégralité de la somme restante, soit 710 € par oreille.
•Les appareils de classe 2, à honoraires libres
Ils peuvent atteindre des tarifs beaucoup plus élevés, allant jusqu’à 3 000 € pour certaines configurations avancées. L’Assurance maladie rembourse toujours la même somme : 60 % de 400 €, soit 240 € par oreille. La mutuelle n’est pas tenue de rembourser la somme restante : tout dépend du contrat. Et elle rembourse souvent moins bien les classe 2 que les classe 1.
Exemple: Monique est facturée 1 500 € par oreille pour ses audioprothèses de classe 2. L’Assurance maladie rembourse 240 € par oreille. Une mutuelle qui rembourse à hauteur de « 100 % BR » complétera le remboursement Sécu pour arriver à 400 €. Elle versera donc 160 €. Le reste à charge est de 1 100 € par oreille. Une mutuelle « 100 % BR + 300 € » versera 460 € (160 + 300). Le reste à charge est de 800 € par oreille.
À savoir: Pour Une aide financière complémentaire peut être demandée à la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH).
Et après, quel est le suivi ?
Une fois équipé, l’accompagnement continue. Pendant la première année, trois rendez-vous de suivi sont prévus, au 3e, 6e et 12e mois. Ces rendez-vous permettent d’affiner et de personnaliser les réglages.
Au-delà, deux visites annuelles sont recommandées pour garantir la maintenance (nettoyage, réglage, etc.) et donc l’efficacité de l’appareil. « Mais cela peut être davantage selon les besoins, explique Brice Jantzem. Ce suivi est inclus dans la prestation et il ne faut pas hésiter à consulter son audioprothésiste s’il y a le moindre problème. »
De fait, rien n’est automatique avec les aides auditives. Le cerveau doit s’habituer à cette aide et l’adaptation peut prendre du temps, ce qui peut en décourager plus d’un. « Il faut s’assurer que la motivation est réelle pour éviter que l’appareil finisse dans un tiroir. Cela demande un suivi, des échanges réguliers. Notre travail consiste à pousser les gens à utiliser leur appareil, les rééduquer pour les aider à en tirer le maximum », témoigne Brice Jantzem. Mais si les difficultés d’adaptation vous semblent insurmontables, un orthophoniste peut vous aider.
Après quatre ans d’utilisation, vous avez la possibilité de renouveler vos aides auditives. Ce délai fixé par l’Assurance maladie vise à limiter les abus tout en permettant aux patients d’accéder à des technologies actualisées. Dans le cas d’un renouvellement, vous n’avez plus besoin de passer par un ORL pour bénéficier du 100 % santé. La prescription peut être faite par votre généraliste.
Gare aux fraudes !
Soyez prudent si vous tombez sur des offres trop alléchantes. Au moment du lancement du 100 % santé, il y a eu un effet d’aubaine : de nombreuses entreprises ont été créées à cette occasion. Et les fraudes n’ont pas tardé : fausses ordonnances, facturations fictives, absence de suivi, audioprothésistes non diplômés… L’Assurance maladie a dû serrer la vis et a multiplié les contrôles à partir de 2023.
« Nous espérons que la situation sera complètement assainie d’ici deux à trois ans », déclare Brice Jantzem, qui rappelle l’importance d’un suivi individualisé par un audioprothésiste diplômé. Diplôme qui doit être affiché et visible chez le professionnel.
« L’efficacité des audioprothèses ne réside pas seulement dans la technologie : on peut avoir une aide haut de gamme et n’en tirer que 15 dB si elle est réglée à la va-vite, indique Brice Jantzem. Alors que si on prend son temps, le réglage peut être optimisé pour obtenir des gains de 30 dB et ainsi tirer profit du maximum des capacités de l’appareil. »

Le 28/03/2025
Ambulance, taxi… Comment se rendre à l’hôpital gratuitement ?
En 2025, la Sécu prévoit 110 millions d'euros d’économies sur le transport des malades. Ce qu’il faut savoir pour être remboursé, en 5 questions.
L’annonce est tombée. Alors qu’en 2023, 60 millions de trajets étiquetés « transport de malades » ont été prescrits pour un montant de 5,5 milliards d’euros, en 2025, l’Assurance maladie cherche à réaliser d’importantes économies.
L’idée est de favoriser le regroupement des patients lors du transport, les trajets en véhicule personnel ou en transport collectif, et de rembourser en priorité les frais entrant dans le parcours de soins. Comment être sûr de se faire rembourser son transport sanitaire ? La réponse en cinq questions.
1. Quand bénéficier d’un transport sanitaire remboursé ?
C’est le médecin traitant qui, dans la majorité des cas, décide si votre état de santé justifie que vous soyez véhiculé, et par quel type de transport. Il se détermine aussi sur la base de vos besoins, de votre condition physique (vous devez être allongé, assis, vous requérez une aide pour vous déplacer ou une surveillance médicale…), etc.
Certains transports dits « adaptés » existent dans la plupart des départements et communes. Ils sont réservés aux personnes reconnues en situation de handicap par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), aux « seniors » à partir de 60 ans… La perte d’autonomie est un critère essentiel, tout comme les ressources, soumises à des barèmes-plafonds.
2. Le transport s’effectue-t-il seul ou en groupe ?
Si l’état de santé le permet, le recours au transport partagé dans un véhicule sanitaire léger (VSL) ou un taxi conventionné est favorisé, dans la limite de trois personnes, en position assise. Cela constitue une économie importante pour la Sécurité sociale (de l’ordre de 35 % quand trois patients sont transportés), mais aussi pour les passagers. La tarification est en effet dégressive : le premier pris en charge débourse plus que le deuxième, et ainsi de suite.
Contrairement au taxi conventionné, un VSL effectue uniquement des courses sanitaires, avec un équipement médical spécifique (surveillance, administration d’oxygène…) et des professionnels diplômés (ambulanciers, aides-soignants…). Les ambulances, en revanche, ne peuvent transporter qu’un seul patient, en position couchée. Elles sont en général réservées aux personnes souffrant de pathologies nécessitant des soins particuliers : affections de longue durée (ALD), risques de contagion, besoins de désinfection poussés…
À savoir: Pour plus de confort, il est possible de commander une ambulance au lieu du VSL indiqué sur la prescription médicale, mais la différence tarifaire (quasiment le double) sera de votre poche ! Attention aussi à ne pas commander un taxi simple à la place d’un taxi conventionné. Vous ne serez pas remboursé.
3. Comment maximiser les chances de se faire rembourser ?
• Le transport doit être prescrit par votre médecin traitant (à défaut votre chirurgien). Il vous fournira une « prescription médicale de transport », valable un an. Si un trajet particulier est nécessaire (distance de plus de 150 km aller, courses en série pendant deux mois…), le médecin remplira un formulaire spécifique, qui devra être envoyé au médecin-conseil de la CPAM pour accord. Si passé quinze jours, vous n’avez pas de réponse, c’est que votre demande est acceptée. Sinon, vous serez notifié par courrier du refus.
• Demandez une facture au transporteur une fois le trajet réalisé. Celle-ci détaille l’horaire de prise en charge, la destination, le type de véhicule, etc.
• Envoyez votre prescription médicale de transport et la facture correspondante à votre CPAM. En cas d’urgence ou d’impossibilité d’avoir une prescription en amont des soins, celle-ci peut être établie par la suite, sous forme, là encore, d’une prescription médicale de transport ou de facture(s) du transporteur agréé. Les remboursements a posteriori sont étudiés scrupuleusement par l’Assurance maladie et ont moins de chance d’aboutir.
4. Quel remboursement attendre ?
Le taux de remboursement, tout type de transport confondu, est de 55 % pour la part Sécurité sociale et 45 % pour la mutuelle. Certains patients, comme les femmes enceintes à compter du sixième mois de grossesse, les accidentés du travail, les ALD… bénéficient d’une prise en charge à 100 % dans la limite des tarifs de l’Assurance maladie.
À savoir Une franchise médicale de 4 € par voyage est appliquée, d’un montant maximal de 8 € par jour. Elle n’est pas remboursée par l’Assurance maladie. Seuls en sont dispensés les mineurs, les femmes enceintes couvertes par l’assurance maternité et les personnes bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S), de l’aide médicale d’État (AME) ou de soins urgents.
Réduire la facture du transport médical, mode d'emploi:
• Consultez un médecin avant le voyage afin qu’il établisse une « prescription médicale de transport » ou « bon de transport ».
• Évitez de troquer le covoiturage prescrit en véhicule léger sanitaire contre un transport individuel. La différence de coût sera à votre charge.
• Ne prenez pas n’importe quel taxi : il doit être conventionné, autrement dit certifié par la CPAM, sans quoi vous ne serez pas remboursé. À noter que les taxis conventionnés pratiquent le tiers payant.
5. Que faire si vous avez trop payé ?
Les remboursements liés au transport sanitaire sont conditionnés aux plafonds légaux en vigueur, affichés à l’intérieur des ambulances et VSL. Pour les taxis conventionnés, cela est régi par le bon de transport ou le compteur. Les professionnels doivent s’y conformer. Cyprien Denizou, assistant de service social à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, note que « la problématique récurrente rencontrée par les patients qui souhaitent se faire rembourser est de se présenter à l’hôpital ou aux soins sans bon de transport ».
En cas de surcoût important, il propose de « réaliser un recours administratif avec demande de prise en charge par la Sécurité sociale, ou bien une demande d’aide exceptionnelle pour remboursement de frais a posteriori ». Ces démarches se font en général seul, mais il rappelle qu’il est tout à fait possible de « se rapprocher du service social de l’hôpital en cas de difficultés ».
Source : 60 Millions de consommateurs

Le 19/03/2025
Les aides aux victimes de violences conjugales
Épars mais essentiels, divers dispositifs existent pour soutenir les victimes de violences conjugales. La faculté d'acquérir une indépendance financière est indispensable pour reconstruire un avenir plus serein.
Tout citoyen, informé de faits graves doit les signaler aux autorités. Plusieurs canaux ont été mis en place pour écouter et orienter les victimes et leurs proches. La ligne d'écoute Violences Femmes, gratuite et anonyme, leur est ouverte 24 heures/24. Il est également possible sur la Plateforme numérique de signalement des violences et d'accompagnement des victimes (Pnav) d'échanger en direct (par écrit et en ligne) avec un policier ou un gendarme spécialement formé. En cas de danger immédiat, il faut en revanche se tourner vers les secours et appeler le 17 ou le 112.
Des aides financières
Plus de 271 000 victimes de violences au sein du couple ont été recensées en 2023 par les services de sécurité. Beaucoup ne peuvent pas quitter le domicile conjugal pour des raisons financières. Pour se mettre à l'abri, une aide universelle d'urgence peut être versée, à condition d'avoir un justificatif de moins de 12 mois attestant des violences: plainte, signalement au procureur de la République, ordonnance de protection du juge aux affaires familiales (JAF). Une main courante ne suffit pas.
Selon les ressources et le nombre d'enfants à charge, l'aide est non remboursable ou prend la forme d'un prêt sans intérêts versé par la Caisse d'allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). Son montant (de 243€ à 1337€). La demande se fait auprès de la CAF/MSA (en ligne, sur place, ou lors du dépôt de plainte), et l'aide est versée sous 3 à 5 jours. Parfois, les délais ne sont pas respectés, ce qui peut retarder le départ du domicile ou même l'annuler. Pendant 6 mois, la femme bénéficie des droits et des aides liés au revenu de solidarité active (la complémentaire santé solidaire et un accompagnement social et professionnel).
Un compte bancaire gratuit
L'aide universelle d'urgence ne doit pas être versée sur le compte joint du couple mais en sécurité, sur un compte individuel. Cela permet aussi d'y domicilier les revenus et les prestations sociales. A la suite de la loi Létard de 2023, créant l'aide d'urgence, plusieurs banques proposent un compte bancaire spécifique aux victimes de violences conjugales.
Notez, également, que toutes les victimes de violences conjugales ont la faculté de débloquer leur épargne salariale (plan d'épargne entreprise...) à tout moment, dès lors qu'elles disposent d'une ordonnance de protection ou d'un autre document prouvant la prise en compte de leur situation par la justice pénale.
Des droits vis-à-vis des bailleurs
Une victime de violences conjugales bénéficie d'un préavis spécifique d'un mois (au lieu de 3) à condition de donner congé par lettre recommandée avec avis de réception à son bailleur en indiquant sa situation et en joignant une copie de l'ordonnance de protection ou de condamnation, même non définitive (art.15 de la loi du 6.7.1989). Elle peut aussi, dans le même courrier, faire cesser la solidarité avec son conjoint, partenaire de pacs ou concubin pour ne plus avoir l'obligation de payer les loyers (art.8-2 de la loi de 1989). Mais la cessation de solidarité, qui s'étend à la caution, ne joue que pour l'avenir. La personne et sa caution peuvent encore avoir à payer le loyer, le temps d'obtenir l'ordonnance de protection ou la condamnation pénale requise.
La fin de la solidarité fiscale
Une fois partie, la victime peut invisibiliser sa nouvelle adresse sur les documents envoyés par l'administration à l'auteur des violences (impôt sur le revenu, taxe foncière, etc.). Un simple appel au fisc suffit (0 809 401 401).
En ce qui concerne la solidarité des époux et partenaires de pacs pour le paiement des dettes fiscales, elle perdure après la séparation pour les périodes antérieures. On peut toutefois être dispensé de payer ces dettes fiscales en cas de fraude commise par l'ex-conjoint ou partenaire. Cette mesure permet d'être totalement déchargé de la dette, à condition d'être séparé, d'avoir un comportement fiscal irréprochable depuis la rupture de la vie commune et d'être reconnu «tiers» à la dette. Cette dernière condition est remplie si le demandeur est étranger aux agissements de son ex et n'en a pas profité. Peu importe qu'il y ait ou non disproportion entre la situation financière du demandeur et le montant de la dette. Le site impots.gouv.fr (rubrique: «Professionnel») souligne que la décharge gracieuse est accordée aux victimes de violences conjugales.
La loi du 31 mai 2024 visant à garantir une justice patrimoniale au sein des familles permet désormais à tous les contribuables séparés de faire valoir leur innocence pour obtenir la décharge totale d'une dette fiscale contractée à leur insu par leur ex-conjoint.
Source: Le Particulier 03/2025

Le 15/03/2025
Gaz et électricité Les comparateurs privés dans le collimateur
Le médiateur national de l’énergie demande le renforcement de l’encadrement des comparateurs en ligne d’offres d’énergie qui fournissent trop rarement une information « loyale, claire et transparente ».
Combler un vide juridique. C’est en somme ce que propose Olivier Challan Belval, médiateur national de l’énergie, au sujet des comparateurs d’offres d’énergie. « Leur activité devrait être mieux contrôlée et plus transparente », écrit-il dans la dernière lettre d’information de cette autorité publique indépendante chargée de régler les litiges dans le secteur de l’énergie.
C’est qu’avec le développement de la concurrence dans la fourniture d’électricité et de gaz, les comparateurs en ligne se sont multipliés. Ils émanent le plus souvent de sociétés privées loin de chercher toujours, pour les consommateurs qui les consultent, l’offre qui leur correspondra le mieux.
Des liens avec les fournisseurs d’énergie
Le principal grief est leur manque d’impartialité. Les sociétés derrière ces comparateurs tirent leurs revenus des partenariats qu’elles ont noués avec les fournisseurs d’énergie qui les rémunèrent lorsqu’elles leur apportent des clients, rappelle le médiateur de l’énergie. Dès lors, elles « jouent plutôt un rôle de courtier », estimait déjà la Commission de régulation de l’énergie (CRE), instance chargée de veiller au bon fonctionnement du marché de l’énergie, en 2021.
Que des comparateurs privés incitent les consommateurs à souscrire des contrats de fourniture d’énergie dans l’intérêt d’une entreprise qui en tire bénéfice n’est pas interdit en soi. En revanche, ils doivent respecter les conditions fixées par le Code de la consommation qui impose de délivrer « une information loyale, claire et transparente ».
Trop peu d’informations loyales, claires et transparentes
Des conditions trop rarement respectées, déplore le médiateur de l’énergie. L’autorité indépendante pointe déjà la difficulté, pour les internautes, de trouver sur les comparateurs en ligne les informations concernant les modalités de classement et de référencement des offres de fourniture d’énergie ainsi que les éventuels partenaires, les modes de rémunération, etc. « Il faut atteindre le bas de la page pour y trouver une rubrique méthodologie ou fonctionnement à proximité des mentions légales », constate le médiateur de l’énergie qui a analysé 8 comparateurs privés différents (1). « Parfois, de telles rubriques renvoient à un nouveau lien pour obtenir enfin la liste des partenaires, poursuit le médiateur. Certains vont même jusqu’à ne pas fournir cette liste. »
Sans compter que des comparateurs privés en ligne sont directement créés ou ont des liens capitalistiques avec des fournisseurs d’énergie. À l’instar d’Expertises énergie, lancé par Total Energies, ou Ma petite facture, dont l’associé unique est directeur général du fournisseur Ohm Énergie. En 2024, l’instance était intervenue auprès de ces fournisseurs pour qu’ils affichent clairement leur proximité avec ces comparateurs.
Les abus de ces comparateurs privés en ligne ne se limitent pas au manque de transparence. Certaines sociétés qui les exploitent ont utilisé des pratiques agressives voire trompeuses, s’appuyant sur des informations ambiguës ou fausses, rappelle le médiateur. En mai 2024, Selectra avait été sanctionnée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d’une amende de 400 000 euros. Il lui était reproché d’avoir entretenu la confusion, au travers des sites Internet qu’elle exploite, entre elle et les fournisseurs historiques d’énergie, les gestionnaires du réseau (Enedis, RTE) mais aussi le médiateur national de l’énergie lui-même. Ou encore d’avoir présenté les offres d’un fournisseur d’électricité en mettant en avant des remises inexistantes ou des mentions laissant faussement croire que les offres étaient financièrement intéressantes.
Vers la création d’un label ?
Pour toutes ces raisons, le médiateur national de l’énergie propose l’adoption de cinq dispositions législatives permettant un meilleur encadrement des comparateurs d’offres d’énergie. Y figure celle de leur interdire d’exercer également l’activité de fourniture d’énergie et d’encadrer strictement l’activité de courtage en énergie (partenariat rémunéré avec un fournisseur d’énergie). En laissant possible de telles collusions, il est difficile de croire que les sociétés feront profiter les consommateurs de services impartiaux de conseil, de négociation des prix ou de représentation, alerte à plusieurs reprises le médiateur.
En parallèle, l’instance propose également la création d’un label pour distinguer les comparateurs qui respectent un standard élevé d’indépendance et de transparence. Une directive européenne du 5 juin 2019 le permet mais rendait ce label facultatif dans les États où au moins un comparateur indépendant et public existe, comme c’est le cas en France, le médiateur de l’énergie proposant son propre comparateur. Mais ce besoin d’un plus fort encadrement des comparateurs privés justifie, pour le médiateur, la mise en place de cette labellisation.
En attendant, on ne peut que vous conseiller d’analyser les offres des fournisseurs d’énergie sur des comparateurs indépendants et impartiaux.
N’hésitez pas à consulter SOS Litiges 58, nous vous conseillerons au mieux.
(1) Hello Watt, Hopenergie, Selectra, JeChange, Meilleurtaux, Le Lynx, Capitaine Energie, LesFurets.
Source :UFC QUE CHOISIR 5/3/2025

Le 30/01/2025
Des conseils avant d’acheter ou d’adopter un animal de compagnie
Pourquoi SOS LITIGES 58 s’intéresse-t-elle aux intérêts des animaux , ce n’est pourtant pas votre cœur de cible ?
Détrompez-vous, nous défendons aussi l’intérêt de ces petites bêtes pour plusieurs raisons. Sachez que 6 français sur 10 en possèdent , qu’en 5 ans les acquisitions ont explosé (250 % ) mais que les abandons se chiffrent à 200.000 par an. Il nous est donc apparu vital de prodiguer des conseils précieux avant d’acheter ou d’adopter.
Réfléchir avant de sauter le pas
Oui, songer que leur durée de vie peut aller jusqu’à 10-15 ans et que votre quotidien va être bouleverser ( le sortir plusieurs fois par jour, organiser ses vacances autrement, compatibilité de l’animal avec votre foyer , échanger avec des professionnels sur la race, le caractère , la puissance de l’animal ).
Bien choisir la race , l’âge.
Bien choisir un animal en rapport avec votre propre condition , renseignez-vous sur le caractère de l’animal, ses besoins, méfiez-vous des phénomènes de mode, posez-vous aussi la question de vos propres attentes par rapport à lui . L’animal est-il calme, sportif, joueur, têtu, agressif ? Si l’animal est issu d’un refuge et croisé, renseignez-vous sur auprès des agents sur son caractère, s’il n’y aura pas un risque de retour traumatisant pour l’animal si une quelconque incompatibilité apparaît. Un chiot ou un chaton va exiger une éducation patiente et il va avoir à se dépenser, aurez-vous tout ce temps à lui consacrer ? Un animal adulte sera peut-être moins compliqué, plus calme.
S’assurer de sa provenance
Dans un refuge ou une association, vous y trouverez surtout des animaux abandonnés. Si vous recherchez des pures races, l’éleveur sera plus adapter pour trouver , il est conseillé de visiter l’élevage, les conditions de vie, de rencontrer la mère de l’animal. Fuyez les ventes sur les réseaux sociaux, où sévissent des ventes clandestines d’animaux . La vente par des animaleries est interdite depuis le 1er janvier 2024. Elle était alors motivée par le sevrage trop précoce des chiots et des chats vendus dans ces lieux , un approvisionnement par des usines à chiots et chatons trop souvent , et encore une mauvaise socialisation de ces animaux . Le but, également : tenter de réduire les achats compulsifs, trop souvent synonymes d'abandons.
Evaluer le coût d’achat
En refuge, il faut compter autour de 180 € pour un achat, et entre 250 à 350 pour un chien (jusqu’à 500 € pour un pure race. Chez un éleveur entre 1000 et 2000 € et jusqu’à 1500 pour un chaton Bengal. Les races les plus rares et recherchées peuvent grimper à plusieurs milliers d’euros. N’hésitez pas à consulter le club de la race pour avoir d’autres avis. Lors de l’achat, on doit vous remettre une attestation de cession et la carte d’identification de l’animal. On doit vous remettre tous ses papiers (de naissance, la liste de ses parents et ses ancêtres).
Faut-il prendre une Mutuelle santé ?
Il faut prévoir des vaccins, des actes possibles de stérilisation ou de castration, des actes de prévention ( parasites, anti-tiques, vermifuges), l’apparition possible de maladies ou d’accidents nécessitant de la chirurgie ), des produits pharmaceutiques.
Le coût moyen mensuel d’une mutuelle tourne autour de 25-30 € / mois et cela ne couvrira pas tous vos frais ( les assureurs ont bouclé le système par des franchises ou par acte ou par des plafonds annuels. Le mieux est d’établir une étude comparative (ex sur meilleur taux.com ). Il faut savoir que les frais de vétérinaire et leurs prescriptions est un budget conséquent parfois.
Il existe des formules de base de 12 à 20 € /Mois et du haut de gamme jusqu’à 60 € /mois.
Les formalités à étudier et à accomplir
Un certificat d’engagement et de connaissance de besoins spécifiques de l’espèce est à lire et à signer. Vous disposez alors d’un délai de réflexion de 7 jours durant lequel vous pouvez vous rétracter. L’animal ne peut vous être remis qu’après ce délai. Il doit avoir été pucé ou tatoué. S’il avait été vu par un vétérinaire, c’est un gage de sérieux sinon il faudra prendre rapidement un rendez-vous.
La propriété de l’animal entraîne des conséquences
Oui, du point de vue civil puisque vous en assurez le gardiennage et que vous devenez responsables des dommages de toutes natures qui pourraient survenir. Il vous faut vérifier que votre contrat d’assurance multirisque habitation couvre bien cette responsabilité civile et si vous n’avez pas une obligation de déclaration à votre assureur. Si votre RC ne couvre pas , peut-être que la Mutuelle de santé le prévoit en option supplémentaire.
En cas de litige relatif à des animaux, n’hésitez pas à nous confier la défense de vos intérêts.
soslitiges 58@gmail.com